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Dans une logique de transition écologique et énergétique, le domaine du bâtiment voit apparaître, depuis quelques années, de nouveaux modes de construction et des matériaux plus propres. Selon un rapport de l’ONU, le bâtiment représente 38% des émissions mondiales de CO₂, en hausse chaque année. Les pouvoirs publics encouragent donc les constructions écologiques visant à améliorer la performance énergétique des bâtiments de manière à limiter leur consommation d’énergie tout en préservant le confort des occupants.

En France, le marché de la construction neuve est soumis à des normes environnementales de plus en plus strictes qui imposent des seuils de performance énergétique de plus en plus exigeants, qui tendent vers la construction passive, autosuffisante en énergie. Pour atteindre ces performances, les modes constructifs évoluent pour devenir de plus en plus écologiques. Les matériaux biosourcés tels que le bois, le chanvre, le liège ou encore la paille trouvent leur place dans un nombre croissant de chantiers et les équipements basse consommation prennent le relais des équipements à énergie fossile. Le marché de la maison écologique a de beaux jours devant lui !

Le marché de la construction écologique

La maison écologique est au cœur des préoccupations environnementales. Le marché de la construction et de la rénovation éco-responsable affiche une croissance permanente. Aujourd’hui, pas moins de 10 000 maisons écologiques sont construites chaque année en France.

Historique de l’éco-construction

L’éco-construction a fait son apparition dans les années 1940, au cours desquelles certains logements, essentiellement en pleine nature, ont été construits avec des matériaux biosourcés comme le bois, le chanvre ou encore la paille. Dans les années 1960, le concept s’est progressivement élargi aux villes.

A partir des années 2000, l’urgence climatique a poussé les autorités publiques à fixer des normes environnementales pour inciter les constructeurs à recourir à des modes constructifs à haute performance énergétique. La Réglementation Environnementale 2020, qui entrera en vigueur le 1^er janvier 2022, fixe des objectifs de réduction des émissions de carbone pour tous les bâtiments neufs. D’autres labels, tels que la démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) ou BBC (Bâtiment Basse Consommation) encouragent les constructions écologiques.

Les travaux de rénovation énergétique

Si les normes environnementales imposent des seuils de performance énergétique essentiellement en construction neuve, la rénovation des bâtiments existants représente également un gros enjeu pour la décarbonation du secteur. 4,8 millions de logements, soit 17% du parc immobilier français, sont encore aujourd’hui considérés comme des « passoires thermiques », c’est-à-dire trop énergivores. Plus largement, 7 millions de logements sont mal isolés et 14% des Français ont froid chez eux.

Face à ce problème, le gouvernement a mis en place des aides et des subventions pour la mise en œuvre de travaux de rénovation énergétique et un dispositif de certification des artisans du BTP avec le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Selon une enquête Tremi réalisée en 2020, 2,3 millions de maisons individuelles ont entrepris des travaux de rénovation énergétique entre 2017 et 2019.

Construction écologique et matériaux biosourcés

La construction écologique est largement associée aux matériaux biosourcés. Ces matériaux sont issus de différentes matières organiques renouvelables, d’origine végétale ou animale. On y retrouve le bois, le chanvre, la paille, mais aussi la ouate de cellulose, les textiles recyclés, les balles de céréales, le miscanthus, le liège, le lin, le chaume ou encore l’herbe de prairie. Tous ces matériaux peuvent être utilisés dans le domaine de la construction, pour les structures des bâtiments, mais essentiellement en matière d’isolation. Ils répondent aux normes de construction afin de garantir la qualité des ouvrages.

Les matériaux biosourcés permettent un excellent déphasage thermique, c’est-à-dire qu’ils ralentissent les transferts de chaleur. Ainsi, en plus d’avoir un impact positif sur l’environnement, ce sont de très bons isolants. La ouate de cellulose ou le liège sont d’excellents isolants naturels. Le bois, est quant à lui 15 fois plus isolant que le béton et c’est une ressource recyclable et inépuisable tant que sa gestion est parfaitement maîtrisée.

De nos jours, il y a une forte tendance dans la construction de maisons à énergie positive, ce sont des maisons qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Ces BEPOS utilisent des matériaux respectueux de l’environnement et bien plus performants en termes d’isolation thermique. Ce type de construction ne doit pas être confondu avec les maisons passives. Ces maisons ne produisent pas d’énergie, mais leur consommation énergétique au m² est très faible, voire complètement compensée par les apports solaires ou par les équipements internes.

Les différents types de maisons écologiques

Dans l’habitat individuel, il existe aujourd’hui différents modes de maisons écologiques qui associent des performances énergétiques élevées et un confort thermique idéal :

Le Bâtiment Basse Consommation (BBC)

est soumis à des normes strictes en matière de consommation énergétique. De ce fait, sa consommation annuelle ne doit pas dépasser 65 KWh/m² de surface de planchers dans les régions les plus froides et seulement 40 KWh/m² dans les régions méditerranéennes.

La maison bioclimatique

prend en compte le climat et l’environnement géographique pour son implantation et sa conception. L’objectif est de réduire les besoins en chauffage, refroidissement et éclairage.

La maison à énergie passive

est construite avec des matériaux qui garantissent une isolation thermique efficace permettant de réduire les ponts thermiques et la mise en place d’une ventilation mécanique contrôlée optimisée. Cette maison doit produire 90 % de ses besoins énergétiques.

La maison à énergie positive

n’est pas seulement peu énergivore, mais elle produit également plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Ce concept va au-delà de la maison autosuffisante, car les occupants peuvent revendre l’énergie produite supplémentaire.

Les équipements basse consommation pour la maison écologique

Au-delà de la structure et des composants de l’enveloppe de la maison écologique, de nombreux équipements sont respectueux de l’environnement, tout en permettant de réduire sa facture d’énergie :

La pompe à chaleur

L’installation de pompe à chaleur est fréquemment utilisée en construction neuve comme en rénovation. Elle permet de chauffer la maison et/ou l’eau sanitaire en récupérant les calories de l’air extérieur afin de maintenir une température idéale à l’intérieur sans surconsommation.

Le poêle à granulés

Le poêle à granulés est également une solution de chauffage respectueuse de l’environnement. En effet, le combustible utilisé est fabriqué à partir de sciures ce qui est plus écologique que l’utilisation de bois en tant que combustible.

Les panneaux photovoltaïques thermiques

Aujourd’hui, il est possible de produire sa propre électricité, notamment avec des panneaux photovoltaïques thermiques, également appelés panneaux aérovoltaïques. Ce dispositif combine le solaire photovoltaïque pour la production d’électricité avec le solaire thermique pour la production de chaleur en récupérant l’énergie thermique. Ce système permet notamment de générer de l’air frais l’été.

La VMC double flux

Afin de garantir un confort thermique et une baisse de la consommation énergétique, il est souvent recommandé d’associer une bonne ventilation à des systèmes de chauffage peu énergétiques ou une isolation ultra-performante. La VMC double flux permet non seulement de renouveler l’air, mais également de réchauffer le logement. Le principe est de récupérer les calories extraites de l’air intérieur expulsé et de les réinjecter dans l’air extérieur entrant. Ainsi, les occupants bénéficient d’un air plus sain et réalisent des économies d’énergie.

Les puits canadien

D’autres équipements, comme le puits canadien ou échangeur air sol, utilisent l’inertie du sol pour chauffer ou refroidir la maison. Aucune utilisation d’énergie supplémentaire n’est nécessaire, il permet de réguler la température naturellement. De ce fait, il s’agit du dispositif écologique par excellence.

Le chauffe-eau thermodynamique

Pour la production d’eau chaude, qui représente 12 % de la facture énergétique des ménages, l’installation d’un chauffe-eau thermodynamique permet également de réduire la consommation énergétique. Couplé à une pompe à chaleur ou à des panneaux solaires, cet équipement puise les calories présentes dans l’air pour chauffer l’eau sanitaire. Il peut faire économiser jusqu’à 70 % de la facture d’énergie.

Enfin, certains gestes simples permettent de réduire la consommation énergétique du logement. Remplacer ses ampoules par des LED par exemple, permet de réaliser jusqu’à 100 € d’économies par an sur la facture EDF.

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